Né le 25 avril 1988 à Bamako, Cheick Tidiane Atipo Diabaté est un footballeur international malien qui évolue au poste d’avant-centre.
Formé au centre Salif Keita de Bamako, Cheick Diabaté fait incontestablement partie des légendes du football malien.
Dans une interview accordée à Sofoot, le natif de Bamako a expliqué comment il a atterri au centre de formation Salif Keïta.
“Alors que je jouais dans la rue, mes grands frères jouaient sur un grand terrain avec un entraîneur que l’on appelait Gilles. Il organisait des séances d’entraînement pour le plaisir, il n’y avait pas besoin de licence, ce n’était pas officiel. C’était juste quelqu’un qui aimait le foot. Parfois, je les accompagnais, mais j’étais trop jeune pour jouer avec eux. Je les regardais. Un de mes grand frères, lui, faisait tout pour que j’intègre l’équipe, jusqu’à ce que je participe à quelques matchs. On jouait le samedi et le dimanche, il n’y avait pas d’entraînements en semaine. C’est là que j’ai appris le hors-jeu, je ne savais pas que cela existait (…)
De retour à la maison, Djamou a dit : “J’ai vu jouer Cheick, il est très, très fort !” Là, toute ma famille m’a dit d’aller au Centre Salif Keita, qui était le meilleur centre du Mali. Et moi, je ne voulais pas y aller. Je savais qu’ils avaient beaucoup de joueurs et j’avais peur de ne pas jouer. Je préférais rester jouer dans la rue pour m’amuser. Mais ils m’ont persuadé et j’y suis allé un dimanche, sans connaître personne. On m’a mis dans une équipe et on a fait un match entre nous.”
Fils de l’ancien footballeur George Salif Diabaté, il rejoint l’Europe et les Girondins de Bordeaux en 2006 à l’âge de 18 ans.
Après deux ans passées dans le centre de formation des Girondins, il signe son premier contrat professionnel en 2008.
Avant de signer pro chez les Girondins de Bordeaux, tout n’a pas été simple pour Cheick Diabaté comme il l’a confié à Sofoot.
“Lors de cette première saison difficile, je ne jouais pas, mais cela m’a aidé à devenir quelqu’un de très, très costaud mentalement. Cette adaptation compliquée fait que maintenant, à chaque moment difficile, je me dis que ça va aller. Au début de la deuxième saison, je ne jouais toujours pas. Et là, certains joueurs m’ont dit : “Cheick, tu ne joues pas, tu ne signeras pas pro, pourquoi tu ne vas pas ailleurs ?””
Période de prêts
Barré par la concurrence à son poste aux Girondins, Cheick Diabaté est prêté à Ajaccio en deuxième division française. Il réalise une première saison professionnelle de bonne facture et est adopté par le public Corse. Il fait au total 31 apparitions pour 14 buts marqués.
Après une saison donc à Ajaccio, l’international malien rejoint l’AS Nancy-Loraine. Son prêt chez les Chardons ne va pas en revanche rester dans les mémoires puisque le joueur ne fait que trois petites apparition sans réussir à trouver le chemin des filets.
Retour à Bordeaux dans le but de conquérir l’Europe
De retour à Bordeaux, Cheick Diabaté monte en puissance saison après saison. Le 6 mars il marque son premier but en Ligue 1 avec les Girondins de Bordeaux à la 92e minute face au Stade brestois 29 (3-1).
En fin de saison 2012-2013, il offre la Coupe de France à Bordeaux, auteur d’un doublé lors de la finale.
Cheikh Diabaté passe six années à Bordeaux. En 152 apparitions, il réussit à marquer 66 buts avant de s’offrir un nouveau challenge.
En 10 ans, le malien a pris 4,5 millions d’euros en valeur marchande. Idem pour sa rémunération, le joueur gagnant lors de la dernière saison 2015/16 un salaire de 1 279 000 euros annuel, soit 24 596 euros par semaine.
Passage éphémère en Turquie et prêts en France et en Italie
Après 10 ans passés chez les Girondins de Bordeaux, Cheick Diabaté rejoint libre la Turquie et s’engage en faveur d’Osmanlispor où il signe pour trois saisons.
Son passage au sein du club ne restera pas dans les mémoires. Il réussit seulement à marquer 6 buts en 16 apparitions.
Six mois après avoir quitté la Ligue 1, Cheick Diabaté revient dans l’Hexagone. Pas à son aise dans le championnat turc sous les couleurs d’Osmanlispor (0 but en 8 matches), le joueur de 28 ans est prêté jusqu’à la fin de la saison au FC Metz.
Il joue un grand rôle dans le maintien des Grenats en première division de France avec ses 8 buts inscrits en 14 apparitions.
En hiver 2018, il rejoint Benevento en Italie. Cheick Diabaté est revenu sur son premier match en Italie :
“C’était contre une équipe (Crotone) où on gagnait 2-1. Il restait dix minutes. L’entraîneur (Roberto De Zerbi) voulait faire entrer un défenseur. Avant qu’il entre, l’équipe adverse marque. 2-2. Et, là, le coach se retourne. Il me regarde. Ça faisait un mois que j’étais bien à l’entraînement mais il ne me faisait pas jouer. Il vient vers moi(Il sourit.). Il me demande si je peux accepter de jouer(Il rit.). Ça m’a fait bizarre parce qu’il s’est senti gêné. Je lui ai dit : “Mais bien sûr que je joue, je suis là pour jouer au foot.” Il me répond : “Ok, ok, il faut que tu joues.” Je rentre, je marque, on gagne.”
Il ne permet pas au final aux Giallorossi de se maintenir en Serie A malgré ses 8 buts en 11 apparitions.
Découverte du Golfe et du Moyen Orient
Cheikh décide de s’offrir un nouveau challenge dans le Golfe. Il s’est engagé libre en septembre 2018 avec l’Emirates Club au Qatar. Il fait une saison et marque 18 buts en 24 apparitions.
Après ses aventures en France, en Italie, en Turquie mais également aux Emirats Arabes Unis, Cheick Diabaté a paraphé un contrat de deux ans en faveur de l’Esteghlal FC, l’un des nombreux clubs de la capitale Téhéran. Dans une interview à France Football, il souligne l’amour de l’Iran pour le foot :
“Les Iraniens jouent bien au foot ! Le niveau m’a impressionné. Il y a de très bons joueurs. Parfois je pose la question aux joueurs : “Mais pourquoi vous n’avez pas essayé d’aller jouer à l’extérieur, en Europe, pour voir autre chose ?” Les joueurs expliquent comme quoi ce n’est pas facile de partir puisque le pays est un peu fermé. Mais, sinon, ils aiment trop le football !”
Durant les deux saisons, il réussit à marquer 27 buts en 47 apparitions.
Transfert au Qatar puis retour en Iran
Après deux années passées à Esteghlal, Cheikh Diabaté rejoint le Qatar et signe en faveur d’Al Gharafa avec qui il inscrit 19 buts en 28 apparitions.
Lors d’une interview accordée à Foot Mercato, l’international malien a dévoilé les dessous de son arrivée au Qatar :
“Andrea Stramaccioni, m’a appelé pour me demander si j’avais envie de venir jouer avec Al-Gharafa. Du coup, j’ai accepté car c’est un entraîneur que je connaissais bien. Il m’a entraîné quand j’étais en Iran. Après son départ, je suis resté un an là-bas. Quand j’ai terminé ma deuxième saison, il a signé à Al-Gharafa au même moment. Il m’a appelé pour jouer là-bas et c’est comme ça que je me suis retrouvé au Qatar.”
Après donc une saison passée chez les Panthères, il fait son retour et s’engage cette fois-ci en faveur de Persepolis.
Après une longue carrière, l’ancien bordelais a révélé son meilleur et mauvais souvenirs en carrière :
“J’ai beaucoup de bons souvenirs mais le meilleur, c’est quand on a gagné la Coupe de France avec Bordeaux. Je pense et repense souvent à ce moment-là, quand on a gagné la finale, quand j’ai marqué un doublé. Ce jour-là, j’ai vu à quel point les supporters étaient heureux. J’étais très content car je me suis dit que mon objectif d’apporter quelque chose à Bordeaux avait été rempli. Tous ensemble on a apporté quelque chose au club. Mon plus mauvais souvenir, je pense que c’est la défaite en finale de Coupe du Qatar cette saison (défaite 5-3 face à Al-Wakrah).”
Malgré les vives critiques que Diabaté a subi, il a su faire fi de tout ça en traçant son chemin :
“J’accepte les critiques, si elles sont liées au football. Si cela dépasse le cadre du foot, il m’arrive de m’énerver, de dire des choses… Dans cet état-là, je n’arrive pas à me contrôler. Il est difficile de satisfaire tout le monde. Certains pensent que Cristiano Ronaldo est plus fort que Messi, d’autres l’inverse. C’est comme ça, on n’y peut rien. Le mec qui a chanté sur moi (Julien Cazarre), je ne savais même pas qu’il me connaissait. Je fais ma vie tranquillement, je roule dans ma petite voiture…
“Mais si ce gars-là me connaît, cela veut dire que je ne suis plus n’importe qui. Il ne va pas clasher quelqu’un qui ne sert à rien. Cheick a pris une dimension sans le savoir. Le reste, je m’en fous. Je reste Cheick Diabaté, qui aime le foot et qui prend du plaisir », a-t-il déclaré à Sofoot.
Parcours en sélection et chiffres
International de 2005 à 2016, le natif de Bamako a fait les beaux jours des Aigles du Mali, avec 15 buts inscrits en 30 apparitions.
Sa valeur actuelle est de 750 000 selon les données du site Transfermarkt. Sa plus forte valeur fut de 4,5 millions d’euros. C’était en 2016, lorsqu’il rejoignait la Turquie.
Evolution de la valeur marchande
Juin 2009 | Bordeaux | 1,2 millions d’euros |
Juillet 2016 | Osmanlispor | 4,5 millions d’euros |
Janvier 2017 | Metz (prêt) | 4 millions d’euros |
Septembre 2018 | Emirates club | 4 millions d’euros |
Juillet 2019 | Esteghlal | 3 millions d’euros |
Septembre 2021 | El Gharafa | 1,4 millions d’euros |
Septembre 2022 | Persepolis | 750 mille euros |
Salaire du joueur à Benevento :
Salaire par semaine | 18 565 euros (12 188 496 FCFA) |
Salaire par mois | 80 450 euros (52 817 909 FCFA) |
Salaire par an | 965 400 euros (633 814 913 FCFA) |